Joss BERGER TANCEREL et BERGES Michel
RESUME:
L'école maternelle, fleuron de l'institution scolaire que nous envient de nombreux pays, est-elle
en danger ? Quel est l'intérêt de la scolarisation dès 2 ans ? Les jardins d'éveil - privés - viendront-ils remplacer la petite section gratuite ? L'éducation doit-elle être rentable ? Quelle
place réservons-nous à l'enfant dans notre société ?
Au fil d'un dialogue informel, où s'entrecroisent leur expérience d'enseignants, des références historiques, des données chiffrées actuelles, les auteurs nous alertent sur ce qui menace
aujourd'hui la scolarisation des enfants de 2 ans, et plus généralement l'école maternelle. Ils nous invitent à réfléchir sur les conséquences des choix politiques et économiques qui ne se
soucient ni de l'intérêt supérieur de l'enfant ni de l'égalité des chances pour construire le monde de demain.
L'école maternelle, une institution à défendre.
La scolarisation possible à 2 ans pour les enfants qui sont mûrs doit être maintenue, car elle a des effets positifs au moins
jusqu'au milieu du primaire.
L'école maternelle de 2 à 6 ans doit rester une structure gratuite pour les familles. Elle joue un rôle social important, restant à la fois mode d'accueil le moins onéreux pour les pouvoirs
publics et celui qui présente actuellement la meilleure garantie de qualité.
L'école maternelle doit pouvoir comptabiliser les enfants de 2 ans pour débloquer une partie des places nécessaires pour les enfants à venir. Avant de créer des « jardins d'éveil » payants, il
conviendrait plutôt de rouvrir les classes fermées au nom d'une politique financière à flux tendus et courte vue. Par contre, les « jardins d'éveil » pourraient éventuellement avoir leur place
dans les zones d'urbanisation nouvelle: des « pôles enfance » permettraient de les regrouper avec ne crèche et une école pour ainsi mettre en commun des infrastructures lourdes, telles les salles
de sport et piscine adaptées aux tout-petits.
L'école maternelle fait partie de notre vécu culturel. Elle peut certes être améliorée mais doit garder sa spécificité: gratuité pour les enfants de 2 à 6 ans et niveau de qualification de son
personnel enseignant. Il est vital, en termes de civilisation et de respect de l'enfance, d'empêcher son démantèlement programmé pour raisons pseudo- économiques.
La prise en charge des enfants de moins de 3 ans est une facilité pour les parents qui travaillent. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue qu'il est souhaitable- pour un développement affectif
harmonieux des petits- que le temps de garde ne soient pas plus longs que celui consacré à la relation parents-enfant. A cet égard, en n'offrant qu'une prestation sur seulement six heures et 140
jours par an, l'école maternelle est un rempart contre les débordements du monde du travail sur la vie de famille. Elle incite au travail à temps partiel de l'un des deux parents. La scolarité à
2 et 3 ans présente à cet égard aussi, l'avantage de pouvoir se suivre à mi-temps, en fonction du degré de maturité de l'enfant lui-même.
D'une façon générale, la prise en charge des 2-3 ans dans des structures collectives n'a de sens que si celles-ci ont un prolongement jusqu'à la fin de l'enfance.
La politique de promotion de la natalité, adoptée par notre pays et l'Europe, doit passer par une action en faveur de l'enfant dans la famille: favoriser le temps partiel des deux parents; aider
les entreprises qui aménagent le temps de travail des employés ayant des enfants; inciter à une prise en compte globale de la famille où le père et la mère ont la même place et où les
grands-parents peuvent jouer leur rôle.
L'éducation, l'enfant, ne sont pas qu 'un banal ensemble de données chiffrées dans un budget: ils constituent l'avenir même de notre civilisation, de notre culture, de notre pays.
AVIS
Voici un livre très intéressant qui ne se contente pas d'analyser le point de vue de l'instruction donné à nos enfants mais qui replace l'école dans la société toute entière. Dans tous les ca j'y ai trouvé de très bons arguments afin de manifester le mécontentement des parents d'élève de l'école maternelle qui voit sa troisième classe fermée (2 ans après son ouverture) car il manque 6 élèves dans l'école pour que la classe soit maintenue! De plus dans 2 ans cette même classe ré-ouvre: quel intérêt pour la pédagogie et surtout pour l'enseignante qui a été titularisé à ce poste à la rentrée de Septembre et qui reviendra dans 2 ans? Ne soyons pas naïf il s'agit simplement de gros sous